Giuseppe Masia
Originaire de Sardaigne et ayant grandi à Bruxelles, je suis un artiste pluridisciplinaire établi à Montréal, où je poursuis actuellement un deuxième cycle en arts visuels et médiatiques à l’UQAM. Ma pratique s’articule autour de la matérialité, du son et de la mémoire, en explorant des matériaux tels que les vinyles recyclés et le verre thermoformé. Ces supports deviennent pour moi des témoins d’une temporalité marquée, porteurs de traces visibles et audibles, à la fois fragiles et résilients.
Mon travail est profondément influencé par mon expérience personnelle avec la maladie, un parcours qui a façonné ma réflexion sur la fragilité des corps et des matériaux. Je ne cherche pas à en faire le sujet central de mon art, mais plutôt un prisme pour interroger des thèmes universels : la transformation, le temps, la persistance et la mémoire. Cette perspective trouve écho dans mes recherches sur la matérialité sonore, notamment à travers des performances où les sillons des vinyles altérés produisent une musique à la fois bruitée et vibrante, révélant les cicatrices du matériau.
En travaillant avec des platines DIY que je fabrique moi-même, je propose des expériences immersives qui réconcilient les univers analogique et numérique. Ces dispositifs mêlent captation sonore, sculptures en verre et vidéo projetée en direct, pour inviter le spectateur à reconsidérer son rapport au temps, à la matérialité et à l’écoute.
Ma démarche, résolument ancrée dans une approche expérimentale et low-tech, s’inspire de théoriciens tels que Pierre Schaeffer, Jonathan Sterne et Rosalind Krauss, tout en dialoguant avec des pratiques artistiques autour de la mémoire et de la matérialité.
Mon objectif est de donner vie à des objets oubliés ou abîmés, qu’il s’agisse de vinyles trouvés ou de formes en verre, et de leur conférer une nouvelle existence sonore, visuelle et performative. À travers ces explorations, je cherche à créer un espace où les traces du passé rencontrent les possibilités du présent.